CENSURE ET RÉPRESSION DANS L’ÉDUCATION NATIONALE :
NOUS NE MARCHERONS PAS AU PAS !
Soutien aux répriméEs du lycée Victor Hugo de Marseille
MutéEs d’office ou remerciéEs pour avoir dénoncé le racisme et le sexisme de leur proviseur, accuséEs d’avoir défendu les personnels précaires ou de voter contre le proviseur au CA, voici ce qui est arrivé en 2022-2023 à quatre membres de la communauté éducative :
-Emmanuel Roux et Elias Sobhy, militants à la CGT Educ'action : licenciés
-Christine Gorce, professeure documentaliste et militante à SUD éducation et Fred Salvy, CPE et militant à la CGT Educ'action : mutéEs d’office “dans l’intérêt du service”
-sans parler des contrats de trois puis cinq AED non-renouveléEs entre 2021-2022 et 2022-2023.
Les militantEs du lycée Victor Hugo subissent depuis 2 ans un véritable plan social de la part du rectorat d'Aix-Marseille, doublé d'une répression anti-syndicale sans fin.
Ce qu’on leur reproche :
Le 8 mars 2023, plusieurs d’entre ces personnels dénonçaient publiquement les propos à caractère discriminatoire (en l’occurrence sexistes et racistes) prononcés par le proviseur de l’établissement à l’encontre de trois élèves. Or depuis quatre mois déjà les sections locales CGT Educ'action et SUD éducation tentaient d'alerter le Rectorat à ce sujet sans que celui-ci daigne répondre ou échanger avec l'équipe éducative. Le proviseur quant à lui niait avoir tenu ces propos.
Pourtant, un article de Mediapart, publié le 4 mai 2023, confirme l’exactitude des paroles que les sections syndicales dénonçaient depuis des mois : « Je ne veux pas que vous restiez à la maison avec dix gamins à faire le couscous, le tajine ou les samoussas », « T’es pas au bled ou aux Émirats... », « Ton mari, s’il ne veut pas être musulman ? Sinon, tu t’embêtes pas, hein, tu sors le couteau et puis tu coupes la merguez, et dans le couscous, comme en Tunisie. » Voici quelques-unes des vexations que les élèvEs convoquéEs en début d’année ont dû subir de la part du proviseur en charge de l'établissement.
De la politique du garde-à-vous dans la fonction publique
Cette répression fait écho à d’autres situations similaires : au lycée Joliot-Curie de Nanterre (92) avec la mutation d’office « dans l’intérêt du service » de Kaï Terada, à l’école Pasteur Saint Denis où 6 enseignantEs ont été mutéEs d’office, à l’école Marie-Curie de Bobigny où Hélène Careil a également été mutÉe « dans l’intérêt du service », au collège République de Bobigny où Caroline et Sabine ont été mutéEs « dans l’intérêt du service », au lycée Angela Davis de Saint-Denis (entretemps débaptisé par le Conseil régional au nom des valeurs républicaines) avec la procédure disciplinaire visant Hanane Ameqrane... La liste est longue.
Deux tendances inquiétantes se dessinent : 1, la tentative d’isoler et de bannir les meneurEs supposéEs de l’action syndicale dans les établissements pour y éteindre toute forme de résistance , 2, la volonté d’imposer les “valeurs républicaines” comme idéologie d’État en criminalisant un certain nombre de courants de pensée dans les rangs de l'éducation nationale (“wokisme”, islamo-gauchisme”, post-féminisme, radicalités queer et décoloniales.)
Les personnels du lycée Victor Hugo, Christine Gorce, Frédéric Salvy et Élias Sobhy, ont décidé de faire appel de leur sanction (licenciement et mutation d'office "dans l'intérêt du service") devant le tribunal administratif. Elle et ils ont besoin de soutien notamment au niveau financier pour couvrir les frais de justice.