Nous, salarié·e·s du Planning Familial de la Gironde, sommes en grève reconductible depuis le 7 mars contre cette réforme des retraites injuste et inutile. Nous entamons notre quatrième semaine de grève, et nous avons besoin de vous pour tenir.
La mobilisation contre cette réforme des retraites est essentielle. D’ailleurs, personne ne s’y trompe. Plus de 64% des personnes se déclarent contre cette réforme, et ce pourcentage monte à 93% des chez les actif.ves. Enfin, 72% des personnes se déclarent en faveur d’une mobilisation contre la réforme des retraites, qui aurait pour conséquence directe le recul du départ légal à la retraite à 64 ans.
Pour nous, prendre une part active à ce mouvement social est une évidence. Nous travaillons par choix au Planning Familial, une association portant des valeurs fortes, qui défend la solidarité et qui lutte tous les jours contre les inégalités et les discriminations.
Notre engagement professionnel quotidien auprès de nos publics souvent minorisés, précarisés, fragilisés nous enjoint à nous élever contre une réforme dont ielles seront les premières victimes. Les femmes, les personnes LGBTQI+, les personnes exclues seront les premières touchées par cette réforme qui sanctionnera lourdement les carrières professionnelles hachées, le souhait de parentalité, la précarité, la maladie, l’exclusion du marché du travail, réalités que nous rencontrons tous les jours dans nos missions. Toutes les réformes qui consistent à allonger les durées de travail défavorisent mécaniquement celleux dont les carrières sont entravées, en particulier les femmes, plus nombreuses à avoir des carrières incomplètes : 40 % partent à la retraite avec une pension incomplète.
Nous aussi nous sommes concerné.es ! Professionnel.les du secteur sanitaire, social et médico-social dans le monde associatif, où règnent la précarité et la dévalorisation de nos métiers, nous serons grandement défavorisé.es par cette réforme. Pourrons-nous continuer nos missions salariées jusqu’à 64 ans, ou plus ? Aurons-nous encore la force de continuer ?
Déjà aujourd’hui beaucoup d’entre nous quittent ces emplois éprouvants bien plus tôt, pour la retraite anticipée avec des pensions dérisoires, la galère sur un marché du travail qui rejette les séniors, ou les minima sociaux. Comment pourrons-nous le supporter encore au moins 2 ans de plus ?
Le secteur associatif représente 1,8 millions de salarié.e.s en France aujourd’hui. Il est un secteur économique et social essentiel. Comment ferons-nous sans le bénévolat de toustes ces jeunes retraité.es qui font vivre nos structures ? Nos associations ne perdurent que grâce à l’engagement sans faille de milliers de retraité.e.s bénévoles qui constituent nos conseils d’administration, qui cherchent des financements, qui construisent des partenariats, qui agissent sur le terrain avec nous tous les jours. Nos structures et nos emplois sont menacé.es par cette réforme, nous devons agir.
Au-delà des conséquences sur l’avenir de chacun.e, il s’agit ici de décider dans quel type de société nous voulons vivre. Nous défendons notre dignité, comme citoyen.nes et comme travailleur.euses !
Contre cette réforme des retraites, nous voulons prendre nos affaires en main et élargir notre pouvoir d’agir dans la société. Nous mobiliser par la manifestation permet de visibiliser nos actions, et par la grève de participer au blocage de l’économie, seul outil qui nous permettra d’imposer le retrait de cette réforme. Si on s’arrête, le monde s’arrête ! La grève est essentielle.