Parce qu'un jeune est un jeune quelque soit sa nationalité !
Les origines du collectif AutonoMIE :
Depuis le 12 avril 2016, le conseil départemental ne prend plus en charge les mineurs isolés étrangers tant qu’ils n’ont pas fait la preuve de leur minorité. Le 4 juillet 2016 est créé le DDAEOMIE (Dispositif Départemental d’Accueil d’Évaluation et d’Orientation des Mineurs Isolés Étrangers), un dispositif dont le travail est de faire des mineurs isolés étrangers des sans-papiers comme les autres. Après quelques jours d’interrogatoires sur un mode policier et d’humiliations diverses, 80 % des jeunes qui y rentrent sont déclarés majeurs à partir de critères arbitraires et jetés à la rue sans ménagement.
Les jeunes continuent alors leur parcours d’obstacles jalonné de violences institutionnelles et de racisme d’État : ils tentent de faire reconnaître leurs droits en tant que mineurs en saisissant la juge des enfants et s’organisent au sein d’un collectif : AutonoMIE.
Ce que fait AutonoMIE :
Autonomie s'engage à quoi ? Mettre en relation ces jeunes avec des avocat.e.s et les accompagner dans leurs démarches juridiques. Ces démarches ont un coût et les caisses se vident régulièrement.
Imaginez quand les caisses sont vides et qu’il faut de la thune toutes les semaines, parce que les besoins s'accumulent, que les jeunes paniquent parce que c’est trop long, que les 18 ans approchent, et qu'on n'a rien pour les aider à payer leur recours juridique…
Cet argent permet aux jeunes d'effectuer leurs démarches consulaires, de monter à Paris faire légaliser leurs documents par leurs consulats respectifs. Cette authentification est indispensable à leurs démarches visant à faire reconnaître leur minorité par l'État français.
Quand le dossier est financé et bouclé, les avocats le présentent devant le juge pour enfants : nous gagnons dans 95% des cas !!! C'est donc 95% des jeunes AutonoMIE qui sont repris par le conseil départemental (bien forçé) et enfin pris en charge au sein de l'aide sociale à l'enfance.
Les dernières nouvelles :
Fin septembre 2023, le campement des mineurs isolés étrangers des allées Jules Guesde (mis à la rue par la mairie depuis le 26 août 2022) n’est plus. A grand renfort de barnum, de personnel, de bus, de journalistes, la Préfecture a procédé au recensement et au relogement, dans la foulée, des jeunes du collectif AutonoMIE.
Pas de dispositif pérenne, pas de logement collectif, pas de prise en charge complète, comme le collectif revendique depuis des mois. Des chambres dans des hôtels et des centres d’hébergement, un peu partout dans Toulouse et aux alentours (Saint-Lys, Roques). Le but : dégager les allées Jules Guesde, vite fait, bien fait. Allez hop hop hop, la misère, ailleurs !
Depuis plus aucune proposition des autorités, or chaque semaine, il y a des nouveaux mineur.es isolé.es étranger.es mis à la rue par le Conseil Départemental.
Les jeunes du collectif sont toujours sans logement. En décembre 2022, ils ont trouvé refuge dans un bâtiment abandonné de la fac paul sabatier, avant d'en être expulsés en février 2024. Après une traque policière de plusieurs semaines, ils parviennent à se mettre à l'abri dans un bâtiment abandonné avenue de Grande Bretagne. Expulsés à nouveau en octobre 2024, ils ont encore passé plus d'un mois à la rue en plein hiver, avant de parvenir à se mettre a l'abri à nouveau.
Les services de la préfécture, du conseil départemental et de la mairie ont été interpellés des dizaines de fois ces deux dernières années, mais continuent d'ignorer ces jeunes.
Tant qu’aucun dispositif de prise en charge durant leur recours n’est créé, tant qu’il n’y a pas présomption de minorité, AutonoMIE continue. Car ces jeunes ont toujours besoin : d’un hébergement, d’un suivi juridique, de scolarité, de santé…
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