Un petit geste pour la Birmanie

Lors de mon premier voyage en Birmanie, j'ai fait la connaissance, à Mandalay, d'un jeune homme qui m'a beaucoup touchée. D'origine très modeste, il avait fait preuve d'énormément de volonté et de persévérance pour réussir à trouver l'argent pour lui permettre de passer le permis de conduire et ainsi pouvoir louer des voitures à la journée pour proposer ses services de guide / chauffeur pour les touristes. Il avait appris l'anglais au contact de ses clients et le parlait tout à fait correctement sans jamais avoir eu de cours. 

Quand j'ai appris le tremblement de terre terrible qui a frappé ce pays, et tout particulièrement la région de Mandalay, je l'ai contacté pour avoir de ses nouvelles. Heureusement, lui et sa famille sont sains et saufs. Mais il est dans une situation très difficile. Fragilisé par le contexte du pays, CoVid, coup d'état militaire, comment être guide / chauffeur pour touriste quand le pays a été vidé de ses touristes, le tremblement de terre est un nouveau coup dur qui le laisse démuni. 

J'ai donc décidé de lui envoyer de l'argent. Et quelques jours après, il m'a envoyé des photos pour me montrer ce qu'il avait fait de cet argent. Il a organisé des distributions de nourriture dans les villes les plus touchées par le tremblement de terre ! Alors qu'il n'a plus rien, il a pensé d'abord aux autres. Cela ne me surprend pas de sa part, et globalement de la part d'un représentant de ce peuple magnifique de résilience et de solidarité.

J'ai alors décidé de faire cette cagnotte pour lui permettre de continuer ses distributions. J'ai bien conscience que c'est une goutte d'eau dans la mer au regard de la situation de la Birmanie en ce moment. Mais je ne peux m'empêcher de penser à la fable du colibri qui essaie d'éteindre un feu de forêt en prenant de l'eau à la rivière avec son petit bec, pendant que les autres animaux s'enfuient. Alors qu'un cerf lui demande s'il compte éteindre le feu avec ses pauvres efforts, il lui répond "Je sais bien que je ne peux pas éteindre ce feu, mais moi au moins, je fais quelque chose."

Quelques euros pour vous, cela peut ne pas représenter grand chose mais chaque poignée de riz qui sera distribuée sera vécue par celui qui la reçoit comme une bénédiction, un miracle.

Du fait de la situation politique du pays actuellement, vous comprendrez que je ne mentionnerai pas son nom et que j'ai déformé les visages sur les photos.